Trouvé dans une maison de vacances, qui dispose de deux trois bonnes étagères de S.F. Je l'avais à vrai dire repéré dans un quelconque sondage S.C, mais n'était pas forcément chaud pour le lire : je ne suis guère féru de sciences cognitives. Mais, ayant terminé mon bouquin précédent plus vite que prévu, je me suis retrouvé à court. Pas bon pour un week-end de farniente. Et comme celui-là était en double exemplaire, je l'ai embarqué sans plus hésiter. Que ceux qui douteraient de mon honnêteté se rassurent, je le ramènerai. A quoi ça tient, tout de même le choix d'un livre. On a beau préparer ses listes avant d'aller chez le libraire, de petits imprévus comme celui-ci pimentent la vie d'un lecteur.


Et là, en l'espèce, je n'ai pas été déçu. Ce bouquin est bon, et ce qui ne gâche rien, plutôt bien écrit. C'est de la S.F sérieuse, telle qu'on pouvait en faire dans les années soixante. Invitant à la réflexion sur tout un tas de sujets. Un livre certainement très moderne au moment où il est sorti, un peu moins bien entendu aujourd'hui, mais à la modernité duquel s'est substituée un intérêt historique, au sens sociétal, j'entends. Et en matière de thématiques à portée philosophique ou assimilables comme telles, il brasse très large : le handicap, bien sur, et le sort des handicapés, l'intelligence (au sens des capacités intellectuelles) et le coeur, la recherche scientifique et le positivisme, l'amour (oui, oui), la vie et la mort, la conscience et la connaissance, la folie. Sans oublier la psychologie évidemment. Ca fait quand même beaucoup, quand on y pense. Tout ça à partir d'une idée très simple : un quotient intellectuel qui fait des montagnes russes sur une période de quelques mois.


Et l'usage d'une narration à la première personne (le narrateur étant bien sur celui dont le quotient intellectuel passe des bas-fonds aux sommets et vice-versa) rend la lecture particulièrement prenante, d'autant que la forme du récit, à base de comptes-rendus qu'il rédige à l'usage des scientifiques qui le suivent, s'adapte à ses capacités intellectuelles du moment. Et qu'il nous livre le torrent d'émotions qui traverse ses pensées. Tout ça nous fait quelques très beau passages, souvent tristes d'ailleurs : ce n'est pas un livre pour rire. Avec une fin, que l'on sent venir, mais qu'importe et au contraire, particulièrement poignante.

Marcus31
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lu en 2019

Créée

le 4 juin 2019

Critique lue 770 fois

10 j'aime

6 commentaires

Marcus31

Écrit par

Critique lue 770 fois

10
6

D'autres avis sur Des fleurs pour Algernon

Des fleurs pour Algernon
Nanash
10

Critique de Des fleurs pour Algernon par Nanash

On m'avait pourtant prévenu, ce livre c'est de l'émotion imprimée. L'histoire est simple, une expérience scientifique donne accès à un attardé mental d'une trentaine d'années à une "intelligence"...

le 31 mai 2011

36 j'aime

4

Des fleurs pour Algernon
Noah_Lyn
4

Gnagnagna...

Tout laisse penser, dans les quarante premières pages de "Des fleurs pour Algernon", qu'on s'apprête à plonger dans une exploration complexe de la psyché humaine. Charlie, adulte attardé, subit une...

le 21 nov. 2015

30 j'aime

4

Des fleurs pour Algernon
MarlBourreau
8

Conte Randu din boukin un telijan !

Charlie Gordon es un atardé mantal qui voudré etre un telijan. Il panse qun si cé ami seré fiere de lui. Il subi alor une opérassion du cervo pour le rendre un telijan. Com pour la souri blanche...

le 14 févr. 2014

28 j'aime

1

Du même critique

Papy fait de la résistance
Marcus31
10

Ach, ce robinet me résiste...che vais le mater

Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...

le 2 sept. 2015

42 j'aime

5

Histoire de ta bêtise
Marcus31
10

A working class hero is something to be

Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...

le 15 avr. 2019

32 j'aime

7

Madres paralelas
Marcus31
5

Qu'elle est loin, la Movida

Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...

le 14 déc. 2021

25 j'aime