Des fleurs pour Algernon par Sedgewick
Charlie Gordon est un jeune garçon avec un léger retard mental qui l'empêche de lire, écrire et se comporter correctement en société. Il travaille dans une boulangerie et vit avec sa soeur, son père, et sa mère qui refuse d'entendre qu'il est malade et en fait un véritable souffre-douleur dans la maison.
Envoyé dans un asile, il attirera l'attention de chercheurs voulant réaliser une expérience sur son cerveau. Après une opération, il devient donc une véritable souris de laboratoire (tout comme Algernon, la souris du labo utile aux expérimentations des chercheurs) soumis à des tests rigoureux. L'expérience sera fortement concluante, car nous voyons Charlie évoluer de son état de base à un QI largement supérieur à la normale lui permettant d'emmagasiner une foule de connaissance et de mener des colloques à la portée de seuls quelques génies scientifiques. Algernon, la souris, lui servira même pour sa propre étude qu'il signera de son nom. Mais comme les chercheurs l'avaient redouté, l'expérience peut mal tourner, et les effets de l'opérations s'estomperont petit à petit, laissant Charlie retrouver son état mental d'origine sans trop comprendre ce qu'il lui arrive.
C'est un beau roman sur un thème pas évident que nous offre Daniel Keyes. On comprend plus facilement ce choix lorsque l'on sait que l'auteur a fait ses études dans le domaine de la psychologie.
L'histoire de Charlie est racontée à la première personne, sous forme de journal. Les premières pages sont d'une écriture approximative, bourrée de fautes d'orthographe et de syntaxe. On croirait lire un petit enfant, et c'est très troublant de démarrer une lecture de cette manière. Les effets de l'expérience se font bientôt ressentir dans ses propos, et le lecteur n'aura pas besoin de beaucoup d'explications pour comprendre la rapidité du retournement de situation en voyant les mots devenir de plus en plus simples et mal orthographiés. C'est ce qui fait le talent de ce roman: l'écriture de Daniel Keyes évolue page après page, ce qui en fait un vrai exercice de style!
Un bon classique à dévorer, si l'on a pas peur d'avoir souvent beaucoup de peine pour ce personnage principal terriblement malmené.