A la Havane, Juan est un chanteur qui vit pour son art et son public. Alors, quand le cabaret où il se produit ferme il se retrouve désœuvré. Il prend alors conscience que la Havane nocturne n'est pas la même le jour. Il est frappé par l'ennui et les désillusion de ces habitants. Et c'est dans ce contexte qu'il rencontre la mystérieuse Mayensi. De leur relation je ne vais rien dire car c'est le cœur du roman.
J'ai été, au début, déstabilisée en lisant ce roman car mes attentes étaient toutes autres. En effet il ne ressemble en rien aux livres de Yasmina Kadra que j'ai pu lire jusqu'à présent. Puis progressivement je me suis laissé porter pour le souffle du récit.
Le personnage de Juan, éternel optimiste un peu loser, est terriblement attachant par ces contradictions et sa vanité. Mayensi nous trouble autant qu'elle trouble Juan. Les personnages secondaires sont aussi très savoureux et contrastés. Et là on reconnait bien Yasmina Kadra, ces personnages ont toujours une force incroyable.
C'est avant tout une formidable histoire de passion amoureuse et une réflexion sur le vieillissement et ces renoncements. Les échecs et les pertes sont sans cesse contrebalancés par le musique et la danse dans un équilibre instable. Le contexte cubain participe de cette dualité entre nostalgie d'une époque passée et volonté de croire en l'avenir. Le destin de Juan répond à celui de son ile.
Un très bon roman qui rend hommage à la musique et à la passion.