Ce n'est pas parce qu'on est fan de Stephen King qu'on ne peut pas craindre la suite de Shining. Rien que les termes sonnent mal : la suite de Shining ! On parle bien de l'un des livres les plus flippants du monde ! C'est un monument, au moins dans l'oeuvre de l'auteur !
J'ai achevé Docteur Sleep il y a dix minutes et trente-deux secondes. Les premières pages m'ont rassuré, les dernières m'ont juste comblé. Et les cinq cents et quelques pages entre les deux ? Du bonheur ! Au bout d'un moment, on pourrait penser que King va finir par radoter, pondre une histoire répétitive, écrire le roman de trop qui nous ferait définitivement regretter ses premiers chef d'oeuvre. Que nenni !
GARE AU SPOIL. Les points négatifs ne sont que détails pour ceux qui adulent King mais je comprends qu'ils puissent en agacer d'autres : les sacrosaints AA et leurs dizaines de citations parfois lourdingues, les vertigineux passages d'un esprit à l'autre pour rendre compte de la communication via Shining(bien écrits à mon avis, faut lire en diagonale pour s'y perdre et encore !)... Moi, je ne peux que lâcher un bémol sur les méchants qui sont monstrueusement humains (Abra est beaucoup plus flippante, je regrette) et qui m'ont parfois inspiré de la sympathie (je suis fou ?).
Pour ce qui est de l'émotion, de la tension, de l'humour, de la nostalgie... Tout y est ! Et les nombreux clins d'oeil au Shining originel (qu'il vaut mieux avoir lu si on veut saisir le génie de ce Docteur Sleep) sont autant de preuves d'un univers qui s'agrandit toujours plus, qui a le respect du lecteur et qui ne trahit jamais ce qui s'est fait auparavant.
Docteur Sleep n'est pas le meilleur roman kingien mais il est trop loin d'être le pire pour passer à côté. C'est un hommage qui nous envie de repasser notre hiver à l'Overlook. Un hommage réussi.