Plus aucun besoin de présenter Stephen King, n°1 de la littérature d'horreur et de science-fiction et personnellement mon auteur préféré. Un style inimitable, une oeuvre dont la prolificité n'a d'égal que son imagination, dont les limites ne sont pas encore connues tant elles sont vastes et repoussées à chaque tour de force de l'auteur. Horreur et psychologie, anxiété et captation du lecteur, suspense et mysticisme et mystification, King fait preuve d'un véritable travail d'alchimiste dans l'écriture de toute sa bibliographie, très rarement décevante.
Dreamcatcher... le capteur de rêves... Un objet ojibwé, censé éloigner les mauvais rêves de l'esprit de son détenteur, conservant les belles images de son sommeil et en chasser les plus mauvaises, néfastes...
Ainsi, par la tradition King, le maître de l'horreur parvient, à partir d'un objet si banal, d'un gri-gri au propriétés occultes et superstitieuses, à construire une histoire effrayante, glauque, malsaine et déroutante. Autour des histoires de pets bruyants et odorants, de rots l'étant tout autant, des fouines sortant du colon de leurs hôtes... On sort des deux premiers chapitres nauséeux et si effarés que l'on rechigne à ouvrir le livre pour le continuer (histoire vraie me concernant) ; le reste du livre se lit plus ou moins normalement, sans autre malaise de lecture, avec les aventures d'un personnages livrant une lutte contre son propre subconscient, face à une intelligence extraterrestre s'étant emparée de son corps, et de la poursuite par un colonel Kurtz à la limite de la psychopathie de son bras-droit désobéissant et en quête d'héroïsme.
L'enfance et ses turpitudes, la violence, l'alcoolisme, la critique de l'Amérique, la pauvreté... Tant de thèmes de prédilection de Stephen King, que Dreamcatcher retranscrit à merveille tout au long de ses pages captivantes. Un vrai bonheur, au-delà de l'horreur et du dégoût que ce roman nous inspire. Est-ce un plaisir masochiste ? Si tel est le cas, est-ce malgré tout une raison de s'en priver ?
(Critique écrite sur Babelio, le 03/04/2015)