Du domaine des Murmures par bracket
Je dois avouer que je n'avais pas réussi à rentrer dans le premier ouvrage de Carole Martinez, coeur cousu.
Au contraire de celui-ci, qui possède le mérite rare d'immédiatement transporter le lecteur dans l'esprit de quelqu'un d'autre. Mérite d'autant plus rare que ce quelqu'un d'autre, Esclarmonde de son prénom, fait pour éviter un mariage arrangé le choix peu commun de s'emmurer vivante, et de se mettre au service exclusif de Dieu.
Nous somme au 11ème siècle, et Esclarmonde a 16 ans lorsqu'elle fait ce choix. Elle est jeune, innocente, et pense que sa foi lui permettra d'aller jusqu'au bout de son choix. On pense à la réplique de Thésée dans le "Songe d'une nuit d'été", lorsqu'il tente d'empêcher Hermia de succomber à son désir pour Lysandre : "Trois fois bénie qui peut, maîtresse de son sang, comme vierge accomplir ce long pélerinage".
Et Carole Martinez permet au lecteur d'envisager avec son héroïne toutes les conséquences heureuses ou malheureuses d'un tel choix.