L'auteure est rescapée des camps, se souvient de l'horreur qui l'a marquée à vie, n'a pas voulu enfanter car elle n'en a pas eu le courage, en raison des mutilations des corps auxquels elle a assisté ; son frère et sa soeur ont fini par se suicider par le poids de la douleur. De laquelle ? Il s'agit de la même que la sienne, que le titre du livre laisse envisager, celui de la mort de leur père au camp, alors qu'il a été arrêté en même temps qu'elle. Alors qu'elle a stationné à l'hôtel Lutetia à son retour, elle l'attendait, l'espérait, sans le voir, ni pendant les années qui ont suivi, jusqu'à l'arrêté de disparition du ministre des Anciens combattants et des victimes de guerre.
Ce témoignage raconte les derniers instants ensemble, la dramatique expérience, l'espérance du retour qui l'a été tout autant et un travail de deuil qui n'en a jamais vraiment fini.
Ce récit permet d'opérer un devoir de mémoire, afin que ces atrocités ne recommencent jamais.
Les propos sont vifs, assez rudes, à l'image de cette très forte personnalité, le style reste sec et très bien écrit, pour mieux décrire l'horreur dont il faut pourtant se souvenir. Voilà une lecture rapide mais fondamentale.