Juan Rico, la jeunesse oisive et aisée, attend la sortie de l’école pour marcher dans les pas de son père et devenir patron. C’est, du moins, le programme prévu par son paternel, après son passage obligé par Harvard. mais cette idée ne l’enchante guère. Il rêve d’obtenir la citoyenneté, et pour cela, une seule solution: faire ses classes à l’armée. Aussi, lorsque la fille dont tout le monde est amoureux, Carmen Ibañez, ainsi que son ami Carl, décident de s’engager, il les rejoint autant sur un coup de tête que pour contrarier le beau programme de Rico Sénior. Ses résultats étant ce qu’ils ont, le voilà intégré dans l’Infanterie Mobile, le corps d’armée le plus dangereux et le plus « marche ou crève », pour deux ans. Tandis qu’il effectue ses classes, la guerre contre les insectes commence à faire rage, et il est embarqué dans des combats où les pertes humaines sont colossales…
Rendu célèbre entre autres par le film de Paul Verhoeven, Starship Troopers, paru initialement sous le titre « étoiles, garde à vous! » et auréolé du prix Hugo en 1960, ce n’est pas tant un roman de science-fiction qu’une réflexion sur l’autorité, le sens du devoir et l’abnégation nécessaire à l’instauration d’une démocratie. Ce n’est cependant pas une parabole de propagande militariste, loin de là. Se déroulant dans un futur à la fois proche et lointain, un peu uchronique même, où on parle d’un conflit opposant l’union Américano-anglo-russe à l’hégémonie chinoise, Strshipr Troopers est rédigé à la première personne, et nous fait suivre la formation puis l’engagement sur les combats de Rico, ainsi que ses réflexions sur l’armée. Ne cherchez pas dans le récit à retrouver l’aventure boudine racontée par le « Hollandais Violent »: Verhoven reconnaissait ne pas avoir lu le livre tant il le trouvait ennuyant, et se l’être fait résumer pour l’adapter...
Retour en arrière, à l’époque où Heinlein écrit Starship Troopers, les Etats-Unis sortent de la guerre en Corée, et entrent bientôt dans celle du Viet-Nam. On pourrait presque établi un parallèle, une guerre lointaine, mobilisant des milliers de soldats loin de chez eux, face à des insectes qui se terrent dans des tunnels et trompent l’ennemi en envoyant de simples ouvriers, avant de leur tomber dessus. Le parallélisme avec la guerre asiatique est là encore évident, en particulier avec ces tunnels, et ces bombes destinées à « vitrifier » la surface de toute planète occupée par les envahisseurs. Par contre, lorsque les soldats sont faits prisonniers, difficile d’atomiser le terrain, il faut y aller arme au poing, et si possible capturer un chef, un cerveau, une reine… Un roman qui pourrait tout aussi bien annoncer des films comme Apocalypse Now.
La présente édition est une réimpression chez J’ai Lu, faisant partie de leur collection Nouveaux Millénaires, une collection grand format qui, comme le précise l’éditeur, accueille le meilleur de l’imaginaire contemporain. je les remercie donc pour leur confiance.