C'est un roman opaque, opacifié par la plume de l'auteur quil brouille les pistes, cache des choses en évidence (au lecteur d'être assez subtil, connaisseur de l'époque et de ses acteurs, vigilant).
Si on accepte cette écriture ampoulée (bien que maîtrisée), alors s'offre un très joli roman sur la vie brève et fulgurante d'Évariste Gallois et sur les remous politiques qui agitèrent Paris à cette époque. Cette vie est résumée en quelques tableaux bien construits. On n'apprendra rien sur la théorie mathématique de Gallois, mais c'est annoncé (et surrannoncé, par un aveu d'ignorance légèrement rachaché par l'auteur) et pas si grave. On nous présente ici le génie sous l'angle du poète romantique, maudit, tragique et ça marche parfaitement.
Le roman s'avère court, gagne en qualité vers la fin. Un passage dans la prison, une histoire d'amour qui n'existera pas et qui est minée d'hésitations du narrateur, puis la nuit d'avant la mort du jeune homme magnifiquement décrite.
Ormi cela, on sent qu'il y avait peu à dire et on a l'impression légitime que l'auteur se bat avec quelques lignes glanée ici et là, un portrait, peu de sources finalement. Et il l'avoue tellement que ça en devient lourd.