(Lu en VO)
Un petit frisson de littérature. Je savais déjà que l'écriture anticipative de Bradbury contenait un gentil souffle poétique qui lui donnait un charme certain. Ce que je ne savais pas, c'est que le souffle pouvait devenir noir comme du charbon et glacé de désespoir.
Tellement raccord avec notre société de l'immédiat, du prémaché, du degré zéro d'abrutissement culturel, le discours du Capitaine Beaty va certainement traîner longtemps dans un coin de ma tête. Imaginez donc: des gens qui ne voudraient plus lire ?!? Qui ne trouverait plus aucun intérêt dans la transmission culturelle ni dans la réflexion et le partage réel ? Et dire que je croyais que l'auteur tentait de nous faire peur avec cette société totalitaire qui brûle les livres... C'est tellement pire que cela...
Orwell est clinique, mais Bradbury est viscéral.