ous pensiez que la fantasy, c’était juste des elfes éthérés et des chevaliers en armure rutilante qui partent sauver des princesses ? Erreur fatale, vous venez d’ouvrir "Gagner la guerre" et votre âme innocente ne s’en remettra pas.
Jean-Philippe Jaworski ne nous offre pas une fresque épique remplie d’héroïsme, mais une plongée tête la première dans la crasse, la magouille et la trahison. Son protagoniste, Benvenuto Gesufal, est un assassin cynique, roublard, et globalement aussi sympathique qu’une arête de poisson coincée dans la gorge. Et pourtant, on l’aime !
L’univers est d’une richesse hallucinante, un peu comme si Machiavel s’était mis à écrire du heroic fantasy après un bon verre de vin toscan. Les dialogues sont ciselés, les intrigues politiques sont dignes des meilleures saisons de Game of Thrones (sans les dernières, évidemment), et les scènes de bataille vous font sentir le goût du fer et de la boue.
Bref, "Gagner la guerre", c’est de la fantasy poisseuse, géniale et absolument sans pitié. Si vous cherchez une lecture pour vous réconcilier avec l’humanité, passez votre chemin. Si vous aimez voir des personnages plus retors les uns que les autres s’écharper dans un ballet de trahisons et de coups bas, foncez. Et méfiez-vous des poignards dans le dos…