L'un des sommets de la littérature américaine.
Ce roman permit à F. Scott Fitzgerald d'accéder à la célébrité. Il ne l'a pas volé : il est rare qu'un roman résume aussi bien son époque, plus rare encore de le faire en si peu de pages (on le lit facilement en une demi-journée).
Gatsby le Magnifique, c'est l'Amérique des années folles, celle de la Prohibition et des bootleggers, des fêtes somptueuses et des amours déçues. Pourtant, son héros éponyme n'en est pas le meilleur représentant, gardant au fond de lui une pureté dans ses actes et ses intentions (retrouver la femme qu'il aime). Cet architecte de la folie ne se laisse pas griser par elle.
Il y a dans ce roman une sorte d'éloge et de critique de cette période excessive dans tous les sens du terme. L'on y passe de la grandeur à la déchéance en peu de temps, mais avec clairvoyance. Le style, assez froid malgré la narration à la première personne, fait transparaitre une analyse lucide sur ce temps fascinant et laisse toute sa place à l'émotion.
Et puis il y a cette belle méditation sur le temps qui passe, superbement résumée :
« C'est ainsi que nous avançons, barques à contre-courant, sans cesse ramenés vers le passé »...
Tout est dit.