Parce qu'avec lui c'est tout un monde que l'on emporte dans sa poche, Guerre et paix est sans conteste mon livre d'ile déserte numéro 1, c'est d'ailleurs à peu près ainsi que je l'ai découvert, non pas au cours d'un exil dans une contré désolée mais pendant un séjours linguistique en Angleterre quand j'étais au collège. N'ayant aucunes dispositions (ni envie) pour la découverte de la langue de Shakespeare, j'étais parti avec les deux gros volumes de Guerre et Paix (édition marabout) que j'avais trouvé dans la bibliothèque des parents me disant qu'ainsi j'étais paré pour les huit jours qui s'annonçaient mortellement ennuyeux. Mon pronostique se révéla foireux vu que 1 j'ai plutôt bien accroché avec les anglais et 2 j'avais lu tout le roman deux jours avant la fin.
Depuis tous les cinq six ans, soit par extrait, soit par lecture complète, j'effectue un retour vers guerre et paix et j'ai à chaque fois l'impression de découvrir un ouvrage différent, magie unique de ce histoire monde qui réussit l'exploit unique d'être à la fois autant intime et qu'universel.
Ce plaisir, sans cesse renouvelé, je attribue au foisonnement des personnages et situations qui font que qui, que vous soyez vous aurez des chance de trouver votre héros le personnage avec lequel vous cheminerez dans le foisonnement de l'histoire. Il y a quelques années j'ai ainsi découvert la complexité du personnage secondaire d'Amélie Bourienne la dame de compagnie de la princesse Marie Bolkonskaïa le personnage n'est qu'esquissé mais il y a en genre rien qu'avec les quelques éléments que Tolstoï en donne de quoi imaginer un drame à la Tchekov. Bien des années auparavant c'était sur le père du prince André (le Prince Nicolas Andréiévitch Bolkonski) que Soljenitsyne (via "Le pavillon des cancéreux") avait attiré mon attention.
Mais aujourd'hui c'est sur mon personnage préféré celui du début, de la première lecture, que je veux dire quelques mots à savoir Nicolas Rostov.
Trop souvent quand on évoque Guerre et Paix il n'y en a que pour sa soeur Nathalie, qui m'a souvent fait pensé à la Falballa d'Astérix tant tous les hommes tombent amoureux d'elle (eh bien pas moi ! J'avoue qu'à l'instar de mon héros je suis plus sensible à la discrète princesse Marie qu'a la flamboyante Nathalie), sinon on vous parlera de Pierre Bezoukov dont le coté enfant perdu m'avait beaucoup ému au début (mais peut-être un peu trop) avant de m'énerver assez un franchement ensuite. Sinon il y a la noblesse tourmenté du Prince André trop noble et trop tourmenté sans doute pour que je l'adopte comme modèle (heureusement sans doute, j'avais à l'époque suffisamment d'idées noires dans la tête pour ne pas adopter sa démarche aussi grandiose que suicidaire), me restait Nicolas Rostov et c'est lui que j'ai adopté.
Une jeune homme qui s'engage comme simple hussard (évidement il fallait qu'il soit cavalier) en refusant le piston qui lui donnerait un grade. Un garçon plein d'idéal mais sensible qui ne refuse pas la réalité de la guerre. Un personnage qui murit perd au fil des années certaines de ses illusions mais reste loyal et droit.
Bon la suite plus tard bonne journée.