Hamlet et Rawi, c'est une trèèèèèèèèès longue histoire d'amour.
Je ne saurais plus dire si c'est la première tragédie shakespearienne que j'ai lue mais c'est dans tous les cas ma préférée. Il est plus que grand temps que je m'exprime à son sujet et que j'essaie de faire partager humblement la passion que ce texte m'inspire et l'admiration que je lui voue.
J'ai vécu quelques mois au pays des petits pois fluos et des buveurs de thé j'ai poussé la folie jusqu'à essayer de lire la pièce dans le texte. Eh oui, je suis comme ça ! XD
Bon, je n'ai pas tenu longtemps. La langue étant vraiment d'un autre niveau que le misérable mien.
J'ai vu de nombreuses versions cinématographiques de différentes époques.
La plus complète étént celle de Kenneth Branagh qui reprend l'intégralité du texte.
Pourquoi tant d'intérêt me demanderez-vous ?
L'incroyable modernité du propos, la présence du personnage féminin le plus intéressant du théâtre en Ophélie et d'autres raisons comme la qualité du texte, la puissance des rapports entre les personnages, la psychologie développée...
Le prince du Danemark est une énigme tout le long de la pièce. Aquel jeu joue-t-il ? Avec qui est-il sincère ? Que cherche-t-il au fond ? Feindre la folie ne cache pas une réelle maladie mentale ?
Il en veut au monde entier et à lui même à la fois. Il est habité par une tristesse, une défiance de l'autre qui le porte à se méfier de lui autant que de son entourage exception faite de son ami Horatio. Il analyse ses actes, ses pensées par peur de devenir fou.
Si sa foi l'a fait renoncé au suicide, le dégoût de la vie n'en reste pas moins pregnant dans son esprit.
Il méprisera sa mère tout en ne cessant de l'aimer mais cela va sublimer chez lui un mépris de la femme en général.
C'est, hélas, la douce et tendre Ophélie qui va en faire les frais.
Cette jeune fille a tout pour séduire un prince. Belle, cultivée, pure, elle est sincèrement éprise de Hamlet. Elle se soucie de lui et sera en retour une des premières à subir ses crises de folie simulées.
O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu !
A. Rimbaud
Elle, dans toute sa sincèrité sera blessée dans son âme et dans sa chair par les manigances de celui qu'elle ne cesse de chérir.
Hamlet a trahi l'innocence de celle qui l'a aimé passionnément et à son tour ne s'en remettra pas de l'avoir perdue.
Parlons un peu du personnage principal : la mort !
Du premier au dernier vers, elle est partout. Elle est la cause du mal-être du prince, elle hante la pièce avec le spectre, et elle vaincra glorieusement lors de la dernière scène.
La violence des sentiments décrits, l'humanité des personnages font que cette pièce est à mon sens bien plus qu'une pièce de théâtre. Elle est la pièce maîtresse d'une oeuvre qui pourtant regorge de morceaux de bravoure.