Une histoire entièrement tournée autour du concept de rédemption. Les personnages sont tous des pécheurs, certains moins que les autres. Certains se complaisent dans le péché, d'autres cherchent la seconde chance, la rédemption. Le protagoniste, un personnage que tout pousse aux vices, de son statut de milliardaire à sa vanité, bascule dans une catégorie puis dans l'autre, influencé par deux figures tutélaires : une amie, nommée Marie (on commence à saisir l'allégorie), qui l'emmène vers la lumière et une ombre venue de son passé, nommée Charron (!!), qui l’entraîne chez les "démons", des hommes comme lui qui se complaisent dans le vice et forment une petite élite décadente chapeautée par la mystérieuse organisation "Hell.com". Au cœur de l'histoire se trouve la relation entre un père absent, froid et un fils qui n'obtient pas l'affection et l'amour qu'il demande. Le père peut-il recoller les morceaux ? Avoir sa deuxième chance ?
Une surenchère du pire, une escalade où sont mentionnés, parfois très explicitement, tous les vices et choses immorales qu'il est possible d'imaginer. L'allégorie religieuse parcourt l’entièreté de l’œuvre. Le livre joue très bien sur le ressort de la fascination morbide, dans le style du film Requiem for a dream. Jusqu'où le protagoniste peut-il s'enfoncer ? Pourra-t-il jamais remonter ?
La surenchère participe fortement à l'effet global du livre mais pose cependant question : comme dans Villa Vortex de Dantec, l'histoire en avait-elle vraiment besoin ? Faut-il vraiment décrire avec un foisonnement de détails le pire de ce que l'homme peut faire pour écrire une bonne histoire de rédemption ? Cela rappelle les gargouilles et autres supplices détaillés sur les tympans des abbayes et églises que l’Église utilisait pour effrayer les paysans (l'allégorie continue!), ça fonctionne mais ça a quelque chose de malsain.