« Ici, il ne reste rien de la guerre que les égorgeurs de Dieu ont menée il y a quelques années. Rien que moi, avec ma longue histoire qui s'enroule et se déroule, t’enveloppant comme une corde nourricière. C'est ce qui rend les gens si nerveux autour de moi quand ils me croisent en bas de l'immeuble. Peut-être qu'ils se doutent que, par le trou de ma gorge, ce sont les centaines de milliers de morts de la guerre civile algérienne qui les toisent. » (page 43)
Quelle langue pour dire la violence, pour raconter la mémoire effacée, pour libérer les récits des dix années de guerre civile enfouis sous la loi et la honte des hommes ? Quelle langue pour dire la femme, les femmes dans une Algérie effaçant la richesse de la moitié de son humanité ?
Le choix de l’auteur : Un poème en prose dans sa langue intérieure, la langue française, ciselée pour hurler l’indicible.
Un défi littéraire, culturel et politique à lire, pour entendre l’autre er pour penser parfois contre soi.
« Je peux au moins te révéler mon prénom. Je le porte comme une enseigne lumineuse dans la plus noire des nuits. Je m’appelle Aube. Fajr dans ma langue extérieure. Aube dans ma langue intérieure. » (page 19)
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