Depuis le cycle Hypérion, on attendait le retour de Dan Simmons à la SF. Il a pris son temps, mais il nous offre un grand moment de SF.
Pas de galaxie colonisée par les humains cette fois, on se limite au système solaire, et on se plonge dans les délires possibles permis par les théories de la physique quantique.
Dan Simmons réécrit superbement la Guerre de Troie sur Mars. Attention, ce n'est pas pour autant un Achille armé d'un fusil laser ! Non, la guerre de Troie est là, telle que racontée dans l'Iliade, on retrouve vraiment le souffle épique des batailles, Achille et Hector, Apollon et Athéna, tout en se demandant avec effarement pourquoi elle se rejoue à l'identique du texte d'Homère, à la mort de chaque intervenant près, mais sur Mars !
On suit également les échanges entre deux robots chargés d'enquêter sur Mars du fait des perturbations quantiques révélées. Ces deux sympathiques intelligences artificielles ont une passion : la littérature humaine. L'un Proust, l'autre Shakespeare. Leurs échanges savoureux peuplent leurs aventures
La Terre n'est pas oubliée. On découvre une terre angoissante de futilité, où des règles obscures régissent la vies des "humains", rappelant furieusement les Eloïs.
Une superbe aventure qui débouche sur autant de questions que de pages tournées, qui trouveront leur réponse dans le seconde tome : Olympos (dommage que ce dernier soit d'une qualité intérieure à mon sens). Le final de ce tome est juste orgiaque.
Seul bémol, Dan Simmons, en vrai prof de littérature, exige de nous d'avoir lu au minimum tout Shakespeare pour saisir les subtilités. Je m'en suis passé et ça ne m'a pas dérangé. Pour la suite "Olympos", ça a été fatal...