Non seulement, c'est un roman qui est absolument percutant par sa violence, mais en plus de cela, l'exigence d'efficacité (nécessaire pour que Vian donne l'impression d'un roman noir à l'Américaine) rend le tout hyper attractif. Je me suis accrochée à ce livre de la première page à la dernière, en sachant que je lisais Vian, mais Vian qui se déguise, qui laisse ses jeux de mots et autres calembours, pour plus tard. Pour autant, s'il voulait se cacher sous le nom d'un auteur inexistant, on reconnaît clairement l'ambiance jazz si habituelle chez lui. La violence qui transparaît est clairement osée, morbide, sous des aspects presque parodiques du roman noir américain mais surtout ultra dénonciateurs, ça peut ne pas plaire à tout le monde. Pour ma part, j'ai jubilé, c'était intense, c'était marquant. Finalement, c'est le pari entre amis qui tourne au chef-d'œuvre (qui a levé une vague d'indignation à sa parution). Le sentiment sur lequel je suis restée à la fin de cette lecture me suffit pour justifier qu'il fasse parti de mes préférés.