On peut lire Mona Chollet ou Virginie Despentes,
ne pas apprécier chaque ligne de ce qu'elles écrivent,
et pour autant trouver qu'elles participent au débat du féminisme.
Virginie Despentes apporte une couleur inhabituelle :
- brute,
- très personnelle,
- immensément sexuée et sexuelle.
En quelques mots
Son style (nerveux, populaire et provocateur) est à l'image de son mode de vie : punk.
Les références pourront également intéresser car elles constituent autant d'ouvertures vers d'autres penseuses du féminisme (Angela Davis, Simone de Beauvoir etc.).
L'essai s'appuie lui de manière touchante et crédible sur sa propre expérience :
- viol,
- prostitution,
- regard sur le cinéma pornographique.
En synthèse
Les idées sont traitées dans 3 principaux chapitres :
- l'évocation du viol, du violeur et de la violée reste encore un tabou dans notre société pour les victimes comme pour les agresseurs, les unes ayant des difficultés à se reconstruire émotionnellement parlant, leurs autres à affronter les actes ;
- la prostitution nécessite une contextualisation pour différencier les exclaves du sexe de celles qui font commerce de leur corps (l'auteure se range dans la 2nde catégorie). Ce faisant, la marchandisation du corps n'est ainsi pas si différente entre un ouvrier et une prostituée. In fine, de quel point de vue moral peut-on critiquer une personne qui gagne de l'argent avec son corps si elle le fait de son plein gré ?
- le raisonnement est appliqué à la pornographie. Encore faut-il différencier une forme d'humiliation et d'esclavagisme moderne d'un art cinématographique composé des fantasmes des unes (les femmes) et des autres (les hommes) (Avis personnel : Virginie Despentes me semble prendre moins de recul et de précautions et y perd en crédibilité).
Bref
Un livre qui mérite sa place dans toute bonne bibliothèque féministe car il traite frontalement de sujets compliqués.