Grosse déception que ce premier livre de Kazuo Ishiguro depuis son prix Nobel en 2017, et qui sortira en traduction à la rentrée.
Klara est une « AF », une « artificial friend », un robot aux traits réalistes conçu pour tenir compagnie à des adolescents de plus en plus isolés et déconnectés les uns des autres. La sienne sera Josie, une fille de treize ans vive et gaie mais très malade…
Ishiguro reprend d’une certaine manière la recette d’Auprès de moi toujours : après une longue introduction assez nébuleuse qui pose peu à peu les éléments de son monde du futur, il nous plonge dans un conte de soft-SF qui mêle questions éthiques et réflexion sur la nature humaine. Malheureusement l’univers qu’il développe reste par endroits très lacunaire (la question du « cursus » scolaire des enfants), voire douteux (la naiveté de Klara sur certains sujets, vu sa capacité d’adaptation et de compréhension des humains, devient un trait assez agaçant). Surtout, ça fait bien cent ans que la SF se demande si les robots ont des sentiments, et si leur intellect de plus en plus développé remet en cause l’idée d’une unicité de l’âme et de la conscience humaines : en la matière, Klara and the sun n’apporte pas grand chose de plus.