"C'est un livre. C'est un film. C'est la nuit."
"J'ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l'écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l'amour entre le Chinois et l'enfant."
La moiteur charnelle des rues de Saïgon, baignée de la lumière du souvenir, bercée de la Valse Désespérée, entêtante. Un livre, un film, puis l'Amant de la Chine du Nord, le vrai, le film romancé ou le roman filmé ? L'Amant de la Chine du Nord, c'est "le vrai". Les bribes chaotiques du souvenir, du mythe mêlé d'imaginaire. Un livre, un film de l'abandon inconditionnel, à l'amour. Fusionnel, la mère ; innocent, Thanh ; incestueux, le petit frère ; saphique, Hélène Lagonelle ; passionnel, le Chinois, unique, fervent, immortel.
Un livre, un film de la souffrance, de la blessure encore à vif, de La Douleur et de l'ivresse extatique. Le souvenir, si grand. Un roman, un film romancé, le lecteur spectateur du paysage déserté de Sadec, Duras spectatrice de sa prose spasmodique, du drame de sa propre jeunesse. Mais quel bonheur, débordant, d'ouvrir ce livre ; mais quelle souffrance, chancelante, de le refermer...