Plongée dans une œuvre singulière, à nulle autre pareille, ce roman-conte onirique délaisse les sentiers battus du récit classique pour célébrer la puissance des mots, reléguant l'intrigue au second plan. Ici, l'imagination règne en maître, libérée de toute contrainte de réalisme ou de vraisemblance. On y navigue dans un univers fantasque, où l'absurde se mêle au burlesque, et où chaque dialogue semble défier la logique pour mieux surprendre.
Les métaphores, souvent jolies et poétiques, surgissent comme des éclats de rêve. Pourtant, c’est peut-être là que le bât blesse : à trop vouloir en faire, le texte en perd son souffle. Chaque ligne déborde d’images insolites, d’idées farfelues, au point que l’accumulation finit par ralentir le rythme du récit. Ce foisonnement incessant d’absurde, qui aurait pu charmer s’il avait été distillé avec parcimonie, finit par étouffer l’élan de l’histoire.
Aussi original soit-il, ce roman n’a pas su pleinement m’emporter. Peut-être y trouverai-je un autre écho lors d’une relecture – mais ce rendez-vous là attendra encore un peu.