[ Ceci n'est pas une critique ni un extrait. ]
Il naît, mais sans un bruit, dans le silence. Il naît, il veut crier, il veut crier la douleur qu'il n'a pas, l'incompréhension déjà. Car naître c'est souffrir, vivre aussi, et mourir c'est boucler la boucle pour la dernière fois. On lui parle, on lui murmure à l'oreille des vérités qu'il ne croit pas. Il a raison de bien y croire, il se dit que les vérités ne se murmurent pas, puisqu'on perd les murmures comme on perd ses amours, ceux que l'on a chéris. Il regrette de naître, au sortir du grand néant, il regrette. Il voit déjà tout ce qu'on attend de lui, ce qu'on espère, et toutes les espérances qu'il tuera, tous les sourires qu'il fera taire. Il ne veut pas. Quelque part il sait ce qui est écrit, l'amour, les corps, l'extase mais aussi la fin, la sénescence, l'écroulement. Dans la bonde des émotions humaines si peu de vrai, si peu de grand. Du transitoire encore, du déjà-vu mais il n'y peut rien. Lorsqu'elle lui sourit il tremble un peu ; il faut aussi se brûler un peu pour que s'éveille le jour.