La sociologie dans ses grandes oeuvres

Le travail de Weber peut en somme, être résumé par une question qui frappe le lecteur dès l'introduction : pourquoi les protestants sont ils si riches ? Certes c'est un peu caricatural mais voyez vous j'aime les entrées en matière concises.
Weber cherche dans son travail à élucider non pas la cause ultime du capitalisme, il dit bien à plusieurs reprises dans ce texte qu'il ne veut pas substituer une approche spiritualiste à l'approche matérialiste, mais l'un des facteurs du développement du capitalisme dans les pays protestants.
En Allemagne impériale, d'après les statistiques fournis par Weber (à prendre avec des pincettes l'édition Gallimard mentionne qu'il a commis de légères erreurs), les protestants sont en moyenne plus riches que les catholiques dans plusieurs régions. Aussi, Weber cherche à comprendre pourquoi. Il développe toute une argumentation basé sur une variété de sources (notamment et surtout la théologie) et montre que l'ascèse protestante au lieu d'un refus du monde, prône au contraire un travail pour la gloire de Dieu, au sein du monde.
La richesse est un don de Dieu dans la théologie post calviniste, non pas en l'honneur des bonnes actions, mais en ce que la place dans la société qui est attribué par Dieu à chacun est juste. Le calvinisme, en supposant que seul Dieu décide qui sera sauvé et que les oeuvres n'ont aucune influence amène l'individualisme, et ne va pas sans poser de problèmes aux croyants. Mais pour Weber, c'est le début d'un processus qu'il nomme "le désenchantement du monde" c'est à dire la disparition de la superstition au profit de la rationalité. Il ne délivre pas de jugement ni sur le capitalisme, ni sur le protestantisme, mais propose une piste à creuser. Cette piste sera effectivement creusé, au vu du nombres de commentaires sur cet ouvrage.
Cependant, Weber a commis quelques erreurs : en ignorant toute la théologie médiévale, il ne prend pas en compte le fait qu'on retrouve une forme "d'esprit capitaliste" sans capitalisme dans la société médiévale, notamment chez les marchands. Ces derniers, développent en effet l'idée que l'enrichissement et l'investissement sont utiles à la communauté.