Il semble que la saga policière imaginée par JK Rowling ait désormais trouvé ses marques, après un opus inaugural hésitant. "La carrière du mal" constitue le troisième volet des enquêtes du détective Cormoran Strike, et on sent que la romancière britannique maîtrise à présent bien son sujet, proposant un style de polar assez original, efficace et surtout agréable à lire.
Le duo de héros fonctionne bien, leur relation évoluant progressivement d'un roman à l'autre, et offrant une place grandissante à Robin, la jolie et sensible assistante de Strike. Le love interest devient de plus en plus évident, mais le rapprochement entre les deux personnages reste modéré et progressif, au point d'ailleurs de nous laisser sur un dénouement assez frustrant…
Evidemment, JK Rowling (alias Robert Galbraith, un pseudo qui ne trompe plus personne) n'invente rien au cours de cette saga, se contentant d'exploiter à sa manière des recettes éprouvées, à l'instar du passé de son héros qui surgit avantageusement pour nourrir l'intrigue du cet épisode (à la manière des séries TV). De même, le procédé consistant à relater les pensées intimes du tueur au cours de certains chapitres apparait quelque peu éculé.
On pourra d'ailleurs regretter que les profils des suspects se ressemblent autant, même si cela se justifie du point de vue scénaristique.
A noter qu'en l'absence de véritable twist majeur, l'auteur parvient tout de même à nous bluffer lors de la résolution finale, lorsqu'on réalise que le coupable était déjà apparu au cours du récit, mais sous une autre identité. Le genre de détail qui réjouira le lecteur attentif, confortant "La carrière du mal" dans sa fonction de lecture-plaisir, agréable et sans prise de tête.