Les premières pages lèveront vite l'illusion que l'on pourrait avoir en lisant le titre : La chute n'est pas un roman. Et il ne parle pas d'un personnage mais il parle de tous les homme. Et surtout de nous et surtout de Camus, qui s'embarasse ici bien peu de la narration qui ne l'intéresse pas pour aujourd'hui. Si c'est un homme aussi parfait et satisfait de lui-même que Clemans qui en arrive là, ne sommes-nous pas tous concerné par ces quelques pages ?
Car le propos est sombre . Camus file un certains nombre de thèmes articulés autour de la question de la rédemption. Quel salut pour l'homme qui se rends-compte qu'il est imparfait, puis limité, et qui de limité devient misérable. Et le narrateur, ne se taît pas une seule ligne, et nous parle autour de cette angoisse qui grandit au fur à mesure du monologue, de ces thèmes fondamentaux abordés avec profondeur mais brièvement. La justice surtout et l’oppression. l'amour bien sur, et la question de la générosité. La vrai, et le sens du bien que l'on fait aux autres, et que l'on fait peut-être surtout pour soi-même.
Ici pas de Rieux qui soigne en silence et avec dévouement. Juste le discours d'un homme déchu et le souvenir d'une femme qui se jette à l'eau, et cette annonce prophétique de l'absurdité de la vie que nulle voix ne vient contredire.
Ici le philosophe parle seul. A vous de voir si l'avocat de qui parle de tous les hommes parle aussi de vous. Quelle cri, mais quelle chance, de saisir ce qui passe dans la tête d'un de ses semblables