L’imbécile, c’est moi…
… pour avoir cédé aux sirènes d’une de ces listes « des 100 livres qu’il faut avoir lu dans sa vie » et dans laquelle «La conjuration des imbéciles » figure en bonne place ;
… pour m’être entêté, par orgueil, par respect pour l’auteur, et pour pouvoir légitimement rédiger la présente critique, à lire les 530 pages de ce pensum.
Je n’en peux plus des péripéties de ce personnage détestable (je ne supporte plus de lire ce nom ridicule « d’Igniatus »). Jusqu’à la fin, je me suis accroché à l’espoir qu’il meure foudroyé par un infarctus salvateur, ou étouffé par sa mauvaise foi (et sa cellulite). Hélas (attention spoiler), l’auteur a choisi de sauver son anti-héros.
Que dire de l’écriture… La transcription argotique des dialogues est épuisante. Et il y a cette « fixette » de l’auteur à déformer l’orthographe de certains mots. On peut comprendre dans un dialogue... mais pourquoi tout au long du roman ? Bouligne, bouligne, bouligne… Tu nous auras cassé les bonbons avec ton bouligne.
Et je garde le pire du pire pour la fin : les extraits interminables du journal d’Igniatus où l’on sent que l’auteur se fait vraiment plaisir. Finalement, John Kennedy Toole ne serait-il pas Igniatus ?
Ce calvaire constitue à ce jour mon expérience littéraire la plus pénible.
S’il a choisi de préserver son Igniatus, J.K Toole ne s’est pas sauvé de lui-même (voir sa biographie), et n’aura publié que 2 romans. Ouf…