Je reprends ce que je répondais à un membre de sens critique que le personnage d'Initaius insupporte.
Il ne faut pas prendre Ignatus au pied de la lettre, je pense.
Ce personnage est juste une image de l'intelligence coincée au milieu de la bêtise et qui, comme seul échapattoire à deux possibilité : soit se résoudre à la médiocrité pour se fondre dans la société, soit se réfugier dans le mépris grandiloquent.
Ignatus est un Anti-héros, un inadapté, et oui, cette histoire est triste, mais elle est à prendre avec le sourire en se mettant du côté du héros, de façon parfaitement arbitraire, lequel est un gros con égoïste, mais de ceux qui font le show et dont on se réjouit des tirades en redoutant un jour qu'il ne tourne le jet vers soi... tout en l'espérant tout de même un peu.
On peut bien sûr ne pas y être sensible. On m'a dit plusieurs fois que Madame Bovary était un roman comique tordant, alors que, pour ma part, j'ai eu un mal fout à avancer jusqu'à la page 80, avant de renoncer à la huitième tentative.
Peut être n'est on pas tous sensible à tous les comiques. Surement même.
Pour ma part, j'ai adoré cette galerie de personnage folle, l'envie de le lire en VO est de plus en plus forte, même si, reconnaissons le, la VF est déjà excellente.
Je me suis en revanche un peu lassé du "storytelling" autour du livre. L'auteur inconnu, puis reconnu après son suicide... oui bon, c'est romantique un brin, mais bon, qu'est ce que ça apporte au livre ?
Je dis ça, mais je suis le premier à ressortir cette histoire pour exciter la curiosité des gens à qui je parle de ce livre.
Plusieurs ont mentionné la parentée entre Ignatius et Don Quichotte, je ne peux que suivre ce parallèle. Dans les deux cas, un personnage inadapté, qui choisit de faire correspondre la réalité à ses fantasmes, plutôt que de plier au sordide.
Ignatius est l'image de l'intransigeance intellectuelle face à la bêtise du monde, qui conduit elle même à une sorte de folie bête, mais tellement drôle. Je rêve de lire un jour la suite des aventures de notre obèse géant... J'en retrouve les traces dans certains des livres édités par Monsieur Toussaint Louverture, comme l'Ultime Stade de la Soif.
Mais point d'Ignatius.
Snuf snuf.