Installée derrière sa fenêtre, Anna observe ses voisins. Il y a les Miller. Madame a une liaison avec son ouvrier, son mari a failli les surprendre. Le fils Taneka, lui, joue très bien du violon, mais elle évite les Wasserman, qui ne l’aiment pas beaucoup.


Le jour où les Russell emménagent, son quotidien va se trouver chambouler. Par Ethan d’abord, le fils, qui vient se présenter, puis par sa mère, Jane, qui sauve Anna au bord du malaise devant sa porte, puis passe la soirée chez elle à rire autour d’une bouteille. La même Jane qu’Anna voit se faire poignarder par son mari dans leur salon quelques jours plus tard…


Sans preuves de ce qu’elle avance, Anna peine à convaincre la police… et commence elle-même à douter. Dépressive, agoraphobe et surtout gavée de neuroleptiques et imbibée de vin rouge, avouez qu’on a vu plus crédible. Et lorsque Jane Russell, pas plus morte que vous et moi, débarque chez elle, Anna s’effondre.


J’ai failli reculer devant le premier chapitre, qui m’a rappelé La Fille du train. S’il y a bien un roman dont je n’ai pas envie de me souvenir, c’est celui-là ! Je ne regrette pas d’avoir poursuivi car finalement… l’histoire est plutôt bien ficelée, et on le sait bien, nous, qu’elle n’a pas rêvé et qu’il s’est passé quelque chose chez les voisins. Alors, qui la manipule, et pourquoi ?


Si Anna n’a pas suscité chez moi quelque empathie que ce soit, j’ai aimé son goût pour Hitchcock et les vieux films à suspense en noir et blanc, qui ajoute vraiment un truc. Entre ses discussions sur un site web spécialisé et ses errances alcoolisées, son quotidien est assez proche de ce qu’on peut imaginer, ce qui me semble justifier le côté répétitif. À mesure que les jours défilent (et s’étirent, et se ressemblent, c’est un peu longuet quand même), elle revient sur l’élément déclencheur de sa phobie. De quoi accélérer la lecture, jusqu’à ce qu’elle doive sortir de sa réalité avinée.


La Femme à la fenêtre est certes un peu long à démarrer, mais une fois fait, la tension va bon train, les dialogues sont enlevés et les surprises au rendez-vous. Les amateurs de thrillers y retrouveront les ficelles qu’ils connaissent, les moins chevronnés risquent de se régaler.

R00T
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le 13 mai 2018

Critique lue 740 fois

Root LKM

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