Première lecture de Wells : une belle découverte, mais teintée de déception. J’avais beaucoup entendu parler de l’auteur comme étant le “père de la science-fiction”, il était donc naturel que je m’attende ici à un chef d’oeuvre. Ce ne fut pas le cas. Si j’ai trouvé la lecture très agréable, je n’ai pas entièrement réussi à me sentir immergée dans le roman, empathique à l’égard de ces londoniens paniqués, bienveillante à l’égard du héros qui cherche désespéremment à rejoindre sa femme.
Le format est très court - 200 pages seulement - et j’y ai pourtant trouvé des longueurs, des répétitions, des descriptions pas très utiles et redondantes. C’est dommage, car si d’un certain côté j’ai regretté un aspect trop descriptif - j’avoue ne pas avoir été intéressée par les moult descriptions des trajets de l’auteur “j’ai traversé cette rue, puis cette rue, puis cette bourgade, puis je suis remonté à tel endroit” - j’ai au contraire trouvé que certains aspects n’étaient pas assez développés. Par exemple, j’ai beaucoup aimé le dialogue entre le narrateur et l’artilleur sur l’avenir de l’espèce humaine, certaines réflexions sur la religion, ou les questions soulevées par la domination d’une espèce sur une autre. Il y avait des concepts, des idées qui auraient pu être un peu plus creusées, mais Wells est resté trop en surface à mon goût. Les personnages auraient peut-être pu être plus développés, dotés d’une personnalité. Je ne sais pas si cela aurait apporté grand chose au récit, mais j’ai énormément de mal à suivre une histoire sans avoir une réelle accroche dans un ou plusieurs personnages. C’est sûrement pour ça que je me suis sentie légèrement “au-desssus” du roman, parce que je n’arrivais pas à me plonger totalement dedans, du fait de mon manque d’empathie pour les personnages. Ce narrateur universel à la personnalité inexistante ne me plaisait pas, il aurait sûrement gagné à être un peu plus travaillé.
Néanmoins, de manière globale, cette oeuvre était plutôt satisfaisante. Le scénario est novateur pour l’époque, et j’ai bien aimé la façon dont le sujet a été traité. Au vu du titre, on pouvait s’attendre à une véritable guerre entre les mondes, mais il n’en est rien. C’était en réalité une extermination pure et simple, les humains n’ont jamais eu aucune chance en raison de l’avancée technologique des martiens. Face à ces envahisseurs extra-terrestres, les humains ne sont que des fourmis.
Les fourmis installent leurs cités et leurs galeries ; elles y vivent, elles font des guerres et des révolutions, jusqu’au moment où les hommes les trouvent sur leur chemin, et ils en débarassent le passage.
Et pourtant, l’auteur nous met en garde contre le jugement trop facile. Car en effet, les humains se sont eux aussi, par le passé - et encore par le présent - montrés destructeurs envers les animaux mais aussi envers leurs semblables.
Avant de les juger trop sévèrement, il nous faut nous remettre en mémoire quelles entières et barbares destructions furent accomplies par notre propre race, non seulement sur des espèces animales, comme le bison ou le dodo, mais sur les races humaines inférieures.
Pendant une grande partie du roman, je croyais que cela se terminerait par une contre-offensive humaine qui finiraient par l’emporter par je-ne-sais-quel miracle militaire.
J’ai été agréablement surprise de lire que ce sont finalement les bactéries qui terrassent les envahisseurs. La véritable guerre en réalité entre le monde terrestre et extra-terrestre ne s’est pas déroulée entre les martiens et les hommes, mais entre les martiens et les bacilles ...