Bon, on ne va pas s'étendre, la Horde a déjà été multi-commentée et notée par des milliers de lecteurs émerveillés ou rebutés, mais rarement indifférents. Au départ, je ne pensais pas rédiger de critique donc. Puis les mois passant, je me suis rendu compte que c'est un livre qui m'a profondément marquée, qui reste stagnant quelque part (je continue à me réciter la liste des membres de la horde en guise de mantra en cas d'ennui profond… c'est dire).
Je lis vite, par pur plaisir de l'oubli du quotidien, et sans jamais chercher à mobiliser mes neurones vacillants. Du coup, j'ai longtemps hésité à ouvrir ce bouquin, bien souvent classé comme le roman illisible par excellence.
Or donc, non. Certes, le coup de la vingtaine de narrateur parlant alternativement n'aide pas à se retrouver dans l'affaire. Mais l'action étant somme toute linéaire, on admet bientôt qu'on peut totalement se laisser porter par la chorale des multiples voix. D'autant plus que le marque-page fourni par Folio est une aide précieuse au début (si vous ne l'avez pas, imprimez-vous un listing des persos et de leurs symboles. Quant aux lecteurs numériques, je ne peux rien pour vous).
Et oui, c'est du grand art. Une fluidité scénaristique, une maestria dans les sauts stylistiques, des personnages magistraux, un univers dense et complet. Une seule étoile en moins, à mon sens, pour la chute finale que l'on voit venir dès la 50e (ou 750e, c'est selon) page.