Et ce sera un Damasio tristement laissé en cours de chemin, que je ne reprendrai plus.
D'abord enthousiasmée par l'écriture neuve, aérée, libre, -je me suis très vite habituée au format expérimental- le Bloc a pris de plus en plus la consistance d'une brique. Très vite, le vent compacté perd de sa vitalité dramatique. Les changements de narrateur, intéressants quant à l'épaisseur personnelle -de fait décuplée- alourdit la structure qui s'étouffe, malgré les caracoles, et les démonstrations de style. La flèche de l'action piétine au travers de pointillés épars, mais la direction, la destination (l'Extrême-Amont), perd beaucoup de son "sens", de son charme, et de sa nécessité tout à fait fondamentale dans la constitution de la 34è Horde du Contrevent. La "joute verbale" au milieu m'a été particulièrement écœurante (et décisive). Un parti pris que beaucoup apprécie pour l'audace, que j'admire assurément, mais la structure s'empêtre, et l'on ressent, c'est le plus grand défaut que je peux lui trouver, la volonté de l'auteur, les ficelles dont il use, la trace du plan. C'est extrêmement palpable quelquefois et à le comprendre, le roman perd vite ses secrets et l'envie pour moi de le finir.
Mais je n'abandonne pas mes tentatives en matière de SF, et laisse la place à l'envie irrésistible de lire/finir espoir-du-cerf de Orson Scott Yard. Ravie d'avoir rencontré sur le chemin la 34è.