Je ne comprends pas. J'ai été attiré par ce roman grâce à sa 4ème de couverture: "les citoyens d'une ville décident de voter blanc". J'espérais donc que l'auteur propose les conséquences d'un tel acte, pour la société. Qu'il tente peut être d'imaginer le système politique qui pourrait succéder à la démocratie, ou bien qu'il montre la vanité de l'espoir d'améliorer la démocratie.
Le premier chapitre est très bon. Avec une écriture sobre et une distance ironique, en plantant un décor maigre mais pertinent, il décrit le jour du vote. A partir de là, rien ne va plus. L'auteur se vautre dans un style nombrilesque insupportable. Il intervient à tout bout de champ à la première personne, faisant des commentaires aussi bien sur des évènements futurs, passés ou hypothétiques que sur sa manière de dire ou d'écrire l'histoire. Il met en place des phrases longues et pauvres en sens. Il digresse et ne fait pas avancer le récit. Certes, on peut voir ces effets comme une critique de la vacuité de la politique, d'autant plus qu'ils sont accompagnés d'une description caustique des dirigeants. Sauf que le roman devient illisible, littéralement indigeste, et qu'en plus de cela il ne développe aucunement la problématique.
J'ai depuis appris que ce que j'ai tenté de décrire constitue le style propre de Saramago. Et que certains apprécient. A vous de juger.