De cette main gauche de la nuit, il restera toujours l'incroyable souffle épique de la dernière partie, un souffle froid et mordant où la fatigue, le courage se mèle à une ambiguité sexuelle très particulière.
Mais l'œuvre tombe parfois dans les crevasses de la platitude ou du stéréotype outrancier. C'est le cas lorsque le narrateur décrit les femmes de son monde (alors, sachant que l'auteur est une femme, est-ce du second degré ou un réel manque de recul ?) ou toute la description d'une société communiste, parodie d'URSS jusque dans ses goulags et sa police secrète, passage qui sert à nous rappeler lourdement que le communisme est tentant mais qu'il n'est qu'une façade inhumaine. Les plus humains étant les membres du parti du « Libre échange », ça ne s'invente pas…
Bref, si l'aventure est intemporelle, la plupart des considérations ont fort vieilli.