Etonnant livre que la Mare au Diable.
D'un format court, entre la nouvelle et le roman, George Sand va au delà de la simple histoire.
La préface pose le sujet : le regard de l'art sur ses us et coutumes contemporains et par là-même son utilité.
La post face est encore plus significative : c'est le témoignage des mœurs du Berry au XIXème siècle.
Sur le conte lui-même, il y a aussi fort à dire :
- George Sand y fait part de son humanisme en rédigeant une histoire dans laquelle les principaux protagonistes sont tous deux plus charmants l'un que l'autre. Ils rivalisent de bon sentiment. Leur savoir vivre est le medium qui met en exergue la misère intellectuelle des autres acteurs. Orgueil, luxure ou encore gourmandise y sont condamnés.
- C'est aussi une critique sociale qui valorise la paysannerie comme une peinture naturaliste de l'époque. Il faut dire que c'était clairement devenu la marotte de l'écrivaine. En découlent préface et postface.
A l'arrivée, si les 2 parties annexes au roman sont plus dures à lire ("pompeux" pour la préface), le roman a une écriture simple et efficace.
L'antithèse donc des "Liaisons dangereuses" que je viens de lire et qui est (hasard !) cité à contre-exemple de ce que l'art doit produire par George Sand.
J'ai également adoré l'univers nocturne et brumeux évoqué avec talent par l'auteure.
Bref un livre à lire pour retrouver un peu de bon sens terrien et bienveillant.