"On appelle cela une vie !"
Sous certains aspects, on pourrait dire que La Métamorphose de Kafka constitue l'entrée dans le XXème siècle. Non que le sujet du livre soit, a priori, très innovant. Le thème de la...
Par
le 17 déc. 2017
95 j'aime
5
Quand j'ai lu cette nouvelle, je suis passé par différents états. D'abord, on est surpris par cette métamorphose d'un simple représentant de commerce, Gregor Samsa, en insecte, sans véritable justification aucune, du jour au lendemain. Puis la surprise se mêle, dans les premières pages à un certain dégoût, une sorte de répugnance face à cette condition. Mais tout cela est vite évacué par l'absurdité de la situation : bien qu'insecte réfugié dans sa chambre, le personnage est toujours considéré dans un premier temps comme un membre de sa famille, au moins par sa mère, et surtout sa soeur qui continue elle à le nourrir. Mais le tout sans compassion, presque par obligation. Si bien que l'existence même de Gregor Samsa, qui n'est plus qu'un nom, devient absurde.
Mais comme toujours chez Kafka, l'absurde devient réel, en ce sens qu'il nous dit quelque chose de notre propre réalité. Le représentant de commerce faisait vivre les siens. La vermine répugnante qu'il est devenu n'a plus aucune utilité sociale. Si bien que "d'insecte humain" avec encore un tant soit peu de relations, il devient "insecte" tout court où il est progressivement délaissés par les siens.
Ce qui était absurde devient réaliste. Ce qui était surnaturel devient une allégorie de notre monde réel. Quelle est-elle, cette allégorie ? Le lecteur choisira : allégorie de la solitude, de la misère sociale engendrant misère des relations humaines et familiales, de la routine de la vie qui finit par vous tuer, de l'insociabilité de l'Homme ou plutôt de l'impossibilité d'être pleinement un être social ...
De quoi se dire que parfois, notre société aurait bien besoin d'être métamorphosée ...
Créée
le 6 mai 2017
Critique lue 261 fois
D'autres avis sur La Métamorphose
Sous certains aspects, on pourrait dire que La Métamorphose de Kafka constitue l'entrée dans le XXème siècle. Non que le sujet du livre soit, a priori, très innovant. Le thème de la...
Par
le 17 déc. 2017
95 j'aime
5
Ma première notation de La métamorphose était tout juste dans la moyenne A cause du ressenti, de ma première lecture en autodidacte....à 12 ans.. il fallait sans doute aucun que je le relise et que...
Par
le 16 mai 2013
36 j'aime
15
La Métamorphose est le livre de Kafka, qui de mon oeil de lecteur débutant, me paraissait le plus abordable pour une première découverte de l'univers du monsieur. Et il y a de quoi être happé par la...
Par
le 24 mars 2013
27 j'aime
Du même critique
Pour les lecteurs occasionnels, il faut certes un peu de courage pour se dire : "allez, je me lance dans la lecture des Misérables". C'est vrai, ce sont quand même 2 000 pages de récit à lire. Mais...
Par
le 11 mai 2017
1 j'aime
Le dernier jour d'un condamné est un roman qui aurait peut-être mérité de faire 200 pages au lieu de 100. L'intention de l'auteur est bien comprise (plaider contre la peine de mort), mais elle ne...
Par
le 13 mai 2017
Avec Crime et Châtiment, Dostoïevski nous emmène bien plus loin que dans la simple intrigue judiciaire qui saute au premier regard : celle d’un jeune étudiant en droit qui commet un jour un crime,...
Par
le 9 mai 2017