La Petite Communiste qui ne souriait jamais par Maghily
Tout d’abord, rappelons que, bien que le personnage central et la plupart des événements relatés soient réels, il s’agit bien d’une fiction et non d’une quelconque biographie. En effet, le lecteur pourrait facilement perdre de vue cette idée au fil du roman. D’autant plus que l’auteure s’est beaucoup documentée [et ça se ressent] et surtout, qu’elle fait intervenir Nadia [encore une fois de manière tout à fait fictionnelle] afin qu’elle critique la véracité de certaines parties du récit. Cette construction peut surprendre et déranger : le lecteur ne peut s’empêcher d’assimiler la fausse Nadia à la vraie et donc, de lui prêter ces paroles.
J’ai beaucoup aimé l’ancrage historique de ce roman et je regrette qu’il soit parfois assez superficiel sur certains sujets importants, notamment dans le traitement du rôle politique de Nadia. Or, le fil rouge du roman est justement le parallèle entre la chute de Nadia, l’icône, et celle du régime qu’elle représentait. Néanmoins, les quelques éléments contextuels concernant la vie quotidienne des Roumains sous Ceausescu m’ont donné envie de me pencher davantage sur cette page de l’Histoire que je connais assez peu.
Enfin, le personnage de Nadia est assez paradoxal : enfant, elle semble dotée d’une volonté de fer alors qu’adulte, une fois éloignée de son gymnase, elle semble plutôt suivre le courant qui la porte. Elle n’a pas l’air d’avoir développé une pensée propre, ce qui rend l’attachement du lecteur assez difficile. Et puis, suis-je la seule à trouver que la posture de l’enfant accrochée à sa poupée, à 14 ans est tout à fait incongrue ?! J’admets que les ados d’aujourd’hui ont bien évolué et ont certainement envie de devenir adultes bien plutôt qu’à l’époque mais ici, j’avais davantage l’impression d’observer une gamine de 7 ans plutôt qu’une [pré]ado de 14 ans !
Malgré cela, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman qui m’a ouvert les yeux sur des réalités qui m’étaient presque inconnues.