La Princesse de Clèves par Alicornet
Je suis déçue. J'attendais beaucoup de ce livre qui avait à priori tout pour me plaire: un cadre historique et social charmant -la cour du roi de France au XVIIè siècle-, une histoire d'amour, un roman écrit des mains d'une femme, ce qui est singulier et notoire pour l'époque.
Et pourtant, ma lecture fut pénible et j'ai dû me forcer pour finir ce livre, pleine de l'espoir que les dernières pages pourraient être plus satisfaisantes que les premières.
Et à vrai dire, elles le sont, car les premières pages sont les pires du livre: des centaines de prénoms de barons, comptes et autres seigneurs, et les demoiselles qui les accompagnent, nous sont offerts dans un flot continu, assommant et pénible. On ne lit même plus les descriptions de ces nobles personnages, qui sont tous les mêmes: "d'une beauté sans pareilles", aux "charmes tant de caractère que de traits", et ainsi de suite. Une fois cette description de la noblesse de l'époque passée, le roman devient plus "lisible", mais pas excellent pour autant.
Je n'ai même pas trop envie de m'attarder sur le sujet, ce livre ne m'a pas plu parce qu'il est snob ( mais alors là, vraiment vraiment ), superficiel ( dans cette cage dorée, tout le monde est beau et vertueux. Ou c'est vrai et ça fait peur et c'est pas normal, ou c'est faux et ce livre est hypocrite ), parce que le style est insipide ( en fait, je trouve ça carrément mal écrit ), et que l'histoire en elle-même est fade, froide et exaspérante. Aucun sentiment ne passe, les personnages sont plus énervants qu'attachants et au final il ne se passe rien -ce qui aurait pu être bien traité, quand même.
Mais je met cinq parce que c'est écrit par une femme -et encore, les 27 pages d'information Larousse m'informent que ce n'est pas tout à fait vrai-, et parce que c'est plus ou moins intéressant d'un point de vue historique, ainsi que par rapport à la condition de la femme. J'ai également aimé la fin, qui n'est pas le happy-end dégoulinant de mièvrerie auquel je m'attendais.
Ah et aussi parce qu'un ou deux paragraphes m'ont plu au niveau du style -notamment celui où M. de Clèves, pour moi le personnage le "plus attachant" du livre meurt-, et m'ont même vaguement fait penser à du Corneille. Vaguement.