À peine une soixantaine de pages et j'ai pourtant eu pas mal de difficultés à le terminer, au point de trouver ma note encore trop généreuse... Pourtant, il est peu dire que ce classique du fantastique jouant aussi bien de son cadre que des croyances populaires de l'époque sait susciter une réelle curiosité autour du mystère entourant la fascinante statue, brillamment décrite par un Prosper Mérimée très inspiré dès qu'il s'agit de créer un doute, une inquiétude autour de ses motivations. Les dernières pages vont d'ailleurs dans ce sens, le choix de laisser planer une profonde incertitude autour des événements étant assurément le meilleur possible. Maintenant, il serait vraiment vous mentir que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle.
Au-delà de nombreux mots très datés rendant la compréhension parfois complexe (ça, l'auteur n'y est pour rien), j'ai été peu sensible à ce style, ces phrases, ces dialogues, donnant à « La Vénus d'Ille » une dimension presque précieuse, heurtée. Paradoxalement, j'avais beau trouver le déroulement du récit intéressant, cette façon de le mener, malgré un narrateur attachant, m'a régulièrement laissé sur le bas-côté, alors qu'il avait à peu près tout pour me plaire. Reste donc ce captivant « personnage » central, mais comme quoi, peut-être encore plus qu'au cinéma, lorsqu'une écriture ne vous plaît pas, impossible d'adhérer pleinement à une histoire, aussi séduisante soit-elle. En espérant que l'adaptation télévisée signée Mario Bava saura s'affranchir de cette impression pour se concentrer sur le cœur du récit.