Avouons-le, le début a été assez laborieux : j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire, les cinquante premières pages se sont tournées à faible vitesse. Puis, le déclic s’est fait, je me suis laissée happer par l’enquête et plus moyen de m’en décrocher : je voulais absolument connaître le meurtrier de Nola Kellergan !

Bien sûr, le roman connaît quelques longueurs, certains passages sont redondants mais dans l’ensemble, Joël Dicker parvient à tenir son lecteur en haleine. L’intrigue est bien ficelée et la fin nous réserve une surprise de taille ! Néanmoins, des soupçons me sont venus dès le milieu du livre concernant le meurtrier. Certains détails m’avaient mis la puce à l’oreille et j’étais assez frustrée qu’ils semblent ne mener à rien. C’était sans compter sur le goût de Joël Dicker pour les rebondissements !

Du côté des personnages, j’ai aimé le fait qu’ils ne soient pas manichéens : chacun a sa part de mauvais côtés, la victime n’est pas aussi blanche qu’on pourrait le croire aux premiers abords, … Bref, il y a un minimum de complexité. Ce qui fait qu’à un moment donné, de nombreux personnages sont passés par la case "suspect potentiel et parfaitement crédible".

Par contre, certains éléments étaient assez téléphonés : je prendrais comme exemple la relation entre Elijah Stern et Luther Caleb.

J’ai aimé également le portrait que nous brosse Joël Dicker de cette société rurale américaine ainsi que de sa justice : le statut du révérend qui le rend intouchable, la reine de beauté du lycée qui défraîchit dans son dinner, l’écrivain qu’on place au rang de star uniquement parce qu’il vient de New-York même si on en n’a jamais entendu parler et j’en passe. Le monde de l’édition n’est pas reste : Joël Dicker nous dépeint de manière plus que critique les pressions que subissent les écrivains pour que leurs romans entrent dans le moule marketing qu’on veut leur imposer. Ici, le livre devient un objet de consommation comme un autre, qu’importe le fond du moment qu’il fait vendre ! Quelle horreur !

D’un point de vue stylistique, j’ai aimé l’idée d’insérer ces fameux "conseils pour devenir un écrivain" en introduction de chaque chapitre, conseils qui m’ont souvent fait sourire tellement on y retrouve des procédés largement usités par les écrivains contemporains. Notons d’ailleurs que notre auteur les suit à la lettre ! Par contre, il est vrai que certaines tournures de phrases ou certaines expressions étaient parfois un peu maladroites : pour ce qui est de la langue, je ne sais pas si ce roman était le meilleur prétendant au Prix de l’Académie. Néanmoins, il est loin d’avoir le style le plus infecte de la jeune garde francophone !

Tout ça pour dire finalement que La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est, pour moi, un bon livre, qu’il m’a fait voyager pendant quelques jours et que je comprends tout à fait l’engouement qu’il suscite !
Maghily
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le 10 nov. 2013

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Maghily

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