De nouveaux méandres surprenants.

La suite du Monde du Fleuve, qui fait découvrir de nouveaux méandres surprenants.

20 ans après la résurrection de l’humanité entière au bord du Fleuve de l’éternité, Sam Clemens (plus connu sous le nom de Mark Twain) voyage en compagnie des Vikings de roi Erik la Hache, propriétaire d’une hache à la lame d’acier. Clemens recherche des gisements métalliques qui lui permettraient de réaliser son rêve : construire un bateau pour remonter jusqu’à la source du Fleuve. Quand une météorite s’écrase à proximité, la course s’engage pour mettre la main sur cette gigantesque source de métal. Dans ses efforts pour contrôler la région et exploiter cette richesse extrêmement rare sur le Monde du Fleuve, Clemens va rassembler différents personnages, dont le titan Joe Miller qui prétend avoir accompagné une expédition égyptienne au-delà des montagnes polaires, Lothar Von Richtofen frère du célèbre Baron Rouge, le roi Jean Sans Terre, Cyrano de Bergerac, et Odysseus d’Ithaque. Les nations voisines convoitent la météorite, au premier rang desquelles Soul City, bâties par des nationalistes noirs…

Le Bateau fabuleux développe des thèmes légèrement différents du tome 1. Tout d’abord, l’accent est mis sur les relations économiques, diplomatiques, militaires, politiques entre les divers Etats qui se sont progressivement constitués le long du Fleuve. Cela permet des digressions plutôt intéressantes et divertissantes : quels pourraient être les modes d’organisation de communautés composées d’humains de différentes époques et continents ? A quelles activités ces humains vont-ils se livrer alors que leur subsistance est assurée quotidiennement par les pierres à graal ? Quelles sont les formes de domination qui peuvent apparaître ? Toutes ces questions étaient déjà abordées dans Le Monde du Fleuve, mais de manière très superficielle, alors qu’elles sont ici au coeur du récit.

Le roman se concentre également sur les possibilités et les conséquences d’une avancée technologique rapide et isolée au milieu de communautés qui sont toujours à l’âge de pierre. Mais le vrai fil rouge du récit poursuit l’intrigue autour des Ethiques, ce groupe qui est à l’origine du Monde du Fleuve et de la résurrection de l’Humanité sur ses rives. Car c’est pour découvrir le sens de tout cela que les personnages du roman sont obsédés par l’idée de remonter le Fleuve jusqu’à sa source.

Le Bateau fabuleux n’est pas un roman de hard science. Même si les fondements scientifiques et technologiques ne sont pas farfelus, on sourit parfois devant certaines incohérences. Comme on s’amuse parfois avec l’auteur du méli-mélo de personnages historiques et de leurs rencontres totalement décalées. Le lecteur retrouvera les qualités du tome 1 : de l’humour, des rebondissements, un bon rythme, de l’exotisme, et beaucoup d’originalité.

Philip Jose Farmer : Le Bateau fabuleux – 1971

Originalité : 4/5. L’idée de départ de cette série est brillante, et Farmer peut en explorer tout le potentiel.

Lisibilité : 3/5. Le style est typique de son époque, mais reste très agréable.

Diversité : 3/5. Dans la lignée du Monde du Fleuve, mais sensiblement différent dans ses thèmes, ses personnages et son approche.

Modernité : 2/5. Un traitement plus moderne de l’idée de départ serait sensiblement différent aujourd’hui. On retrouve ici beaucoup des thèmes de prédilection de la SF du début des années ’70, et cet aspect a forcément un peu vieilli.

Cohérence : 2/5. L’auteur s’amuse beaucoup, et nous aussi, mais par moments, c’est vraiment trop gros.

Moyenne : 5.6/10.

A conseiller si vous avez envie d’un truc original, déconcertant, et au charme un peu vieillot.

https://olidupsite.wordpress.com/2019/07/05/le-fleuve-de-leternite-tome-2-le-bateau-fabuleux-philip-jose-farmer/