A la mort de sa mère, Paule revient à la ferme familiale, consacrée à l’élevage de poulets. Pour se déculpabiliser d’abattre ses volatiles avant de les vendre au marché, elle se met à leur rédiger de petites notices nécrologiques personnalisées, qui deviennent rapidement un véritable atout commercial. L’ampleur de son succès va toutefois la faire peu à peu s’éloigner de son objectif initial : le bien-être et le respect des animaux de boucherie.
Cette histoire que j’interprète au final comme une fable sur la déconnexion moderne, pratique pour nos bonnes consciences, entre la vie animale et la viande que nous consommons, qui nous fait accepter les élevages industriels hors-sol, les argumentations marketing fallacieuses, et la souffrance animale dénoncée dans certains abattoirs, a bien failli me perdre en cours de route : déjanté jusqu’à l’absurde, teinté d’une cruauté un tantinet perverse et dérangeante, habité par une héroïne dont on ne sait plus si elle est juste simplette ou carrément folle, le récit a eu d’autant plus de mal à m’emporter qu’aucune ironie ne vient alléger sa noirceur et que son écriture ne m’a semblé présenter aucune qualité distinctive.
Face à mon absence d’affinité à la fois pour son histoire, ses personnages et son style, sa vraie originalité n’a pas suffi à me rendre agréable cette plongée dans un cauchemar peuplé de poulets, à mes yeux presque sans queue ni tête.
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