Après avoir apprécié quelques polars de Michael Connelly consacrés à ses héros Jack McAvoy et surtout Harry Bosch, me voici confronté au troisième personnage du romancier américain, l'avocat pénaliste Mickey Haller.
Il s'agit ici du quatrième opus du cycle Mickey Haller, mais n'ayant pas eu l'occasion de lire les trois précédents, je découvre pour ma part ce volet juridique des travaux de Connelly (à ceci près que j'ai pu voir l'adaptation ciné de "La défense Lincoln", avec Mathew MacConaughey dans le rôle titre).
Je prends donc le train en route et découvre le background professionnel (son équipe atypique et soudée) et familial (son ex toujours présente et sa fille, sans aucune épaisseur dans ce volume) de notre héros.
Au début du "Cinquième témoin", Haller vit tranquillement de la défense des victimes de saisies immobilières, qui pullulent dans la Californie post crise des subprimes.
Or l'une de ses clientes est accusée du meurtre d'un banquier.
L'intérêt du livre tient au fait qu'en bon artisan du système américain, Haller ne cherche absolument pas à connaître la culpabilité ou l'innocence de sa cliente, ce qui laisse le lecteur dans l'incertitude totale lui aussi.
L'enquête est passionnante, en particulier dans son premier et dernier tiers ; mais au milieu, sincèrement, il faut s'accrocher pour s'intéresser à la description minutieuse du système juridique américain, qui ne manquera pas de choquer le lecteur français par sa codification extrême.
Connelly s'empare de la justice avec la même rigueur, voire la même radicalité, qu'il traite les enquêtes policières de Bosch. C'est remarquable, mais pour ma part c'est too much, l'aspect divertissant est parfois relégué au troisième rang...
D'où mon avis mitigé, d'autant que le dénouement, certes très réussi par ailleurs, amène une évolution psychologique vraiment trop spectaculaire du héros, qui vient contredire son comportement pendant tout le roman!
Toutefois, ces quelques bémols ne viennent pas trahir l'intérêt que je porte au romancier américain, y compris dans ce "Cinquième témoin", un peu rébarbatif mais plutôt réussi dans l'ensemble.