Spoilers
Il est assez rare qu’une intrigue parvienne, en quelques pages à peine, à embarquer le lecteur en son sein de manière tout à fait complète. Le Comte de Monte-Cristo est un roman d’aventure et de vengeance, qui nous captive autant que nous émeut, au fil d’une plume simple mais incisive. Rien de superflus, les pages défilent les unes après les autres et toujours demeure notre soif de savoir le dénouement des aventures d’un personnage auquel on ne peut que reconnaître les immenses qualités. C’est la figure du héros, de l’homme bon, juste et innocent, qui pourtant ne tombe pas dans les affres qui font parfois de ce personnage quelqu’un que l’on n’aime finalement pas. Le fond historique aidant le scénario, car quel roman d’aventure ne se satisferait pas de complots et de manipulations sur fond de 100 jours et de restauration ?
Au-delà d’être un sublime roman d’aventure, le livre aborde des thèmes tels que l’innocence et la culpabilité, l’humanité dans l’enfermement et la solitude, la vengeance et la légitimité (ou pas) à se revendiquer être la main de l’ordre divin.
Il me paraît presque qu’il s’agit du roman ultime, suprême. Celui auquel on ne peut ni reprocher la qualité d’écriture, ni l’intensité du suspense, ni la profondeur des personnages. Sur tous les plans, le Comte de Monte-Cristo s’avère remarquable, époustouflant.
Edmond Dantès est donc un jeune marin qui débarque à Marseille pour se marier avec la charmante Mercédès, sa fiancée. Mais la jalousie de son succès, la jalousie de son amour vont pousser trois hommes à ourdir une conspiration contre lui. Dénoncé - à tort - comme conspirateur bonapartiste, il est enfermé au château d’If. Ce sont 14 longues années de détention qui attendent le jeune homme qui n’a aucune idée de la véritable raison de son malheur. Après la souffrance, l’évasion, puis la vengeance.
La véritable richesse de ce roman se trouve dans l’un de ses personnages phare : l’abbé Faria. Car sans lui, l’évasion d’Edmond et sa transformation en Comte de Monte-Cristo n’aurait jamais pu advenir. Sans lui, Edmond aurait peut-être pu s’échapper par un quelconque moyen, mais quelle aurait alors été sa vengeance ? Une vengeance faiblarde à la corse comme celle de Bertuccio l’intendant ? J’ai considéré qu’il y avait un certain parallèle entre les deux vendettas, et que la différence entre les deux illustrait le pouvoir de l’éducation. Je considère en effet que la véritable conquête de la liberté d’Edmond Dantès ne s’est pas réalisée à la mort de l’abbé Faria, mais qu’elle s’est opérée au cours des longues années passées avec lui à recevoir son apprentissage.
Finalement pour moi, le Comte de Monte-Cristo est le plus beau roman d’aventure que je n’ai jamais lu. C’est une hymne à l’éducation et au savoir plus qu’à la richesse matérielle. C’est aussi un beau message d’espoir, car nombre de fois la question l’accablement et du suicide se posent. C’est finalement la victoire des bons sur les mauvais, la justification de la loi du talion mais aussi, par certains aspects, un plaidoyer pour le pardon.