Si tu pensais que Marcel Proust allait enfin sortir de ses rêveries et passer à l’action, Le Côté de Guermantes est là pour te rappeler qu’il préfère analyser chaque nuance de snobisme aristocratique sur 800 pages plutôt que de faire avancer son intrigue à un rythme humainement acceptable.
L’histoire suit notre cher Narrateur qui, après s’être émerveillé sur les jeunes filles en fleurs, obtient enfin son ticket d’entrée dans le grand monde des Guermantes, ces aristocrates qu’il a idéalisés depuis l’enfance. Spoiler alert : il découvre surtout que sous le vernis du prestige, c’est une foire aux vanités, où tout le monde cancane, fait semblant de s’intéresser aux autres et méprise joyeusement le peuple. Et pendant ce temps, il enchaîne les salons et les conversations infinies sur tout et rien, tout en réalisant que son crush obsessionnel sur la duchesse de Guermantes ne mène nulle part.
Le gros point fort ? C’est une démonstration fascinante et cruelle du vide des hautes sphères. Proust est un chirurgien du détail social : il dissèque la vanité, la cruauté mondaine et la mécanique du pouvoir avec une précision diabolique. Les dialogues sont ciselés, l’ironie est mordante et certaines scènes (notamment la mort de la grand-mère) sont parmi les plus poignantes de La Recherche.
Le hic ? C’est long et bavard. Si les mondanités et les potins de l’aristocratie t’ennuient déjà dans la vraie vie, imagine-les disséqués dans un roman de plusieurs centaines de pages. Les salons se succèdent, les conversations s’enchaînent, et parfois, on aimerait juste que quelqu’un claque la porte pour faire bouger un peu les choses.
Bref, Le Côté de Guermantes, c’est un Proust en pleine démonstration de son talent d’observateur, une critique aussi brillante que cruelle de la haute société. À lire si tu veux une plongée magistrale dans l’art de la mondanité… mais sois prêt à traverser quelques salons interminables avant d’en ressortir.