J'avoue que je suis un peu nostalgique d'un temps que je n'aie jamais connu, d'un temps qui sent bon l'Ecole Normale Primaire, les hussards noirs, les encriers, les buvards, les écoles communales dans le même bâtiment que la mairie ; nostalgie qui me donne envie de fermer les yeux sur les défauts de cette époque, nostalgie qui a tout pour me donner une ambiance qui me plaise instinctivement...
Mais à cause d'une tentative de lecture qui a vite avorté, j'étais pourtant pas attiré par Le Grand Meaulnes, seul roman achevé et publié d'un jeune écrivain qui comme tant d'autres jeunes gens de son époque sera emporté tragiquement par le Moloch, mais bon étant donné sa postérité exceptionnelle, le fait qu'il soit constamment cité dans les classements des meilleurs romans français, etc, etc... Bref, il fallait que je dise "je l'ai lu".
Problème, j'ai pas vraiment envie de dire autre chose. Certes il y a la scène fascinante de la fête dans le château qui donne l'impression d'être aux frontières du fantastique ou de l'onirisme. Mais c'est juste un petit bijou dans un ensemble que j'ai trouvé moyen dans sa globalité.
Moyen parce que le style est un peu prétentieux, enfin surtout au début après ça se fluidifie un peu je le reconnais, et puis surtout Alain-Fournier nous tient un peu trop à distance de ses personnages, je ne parle pas du Grand Meaulnes ou de Franz qui sont de sombres crétins mais plutôt de ceux qui avaient tout pour être attachants à savoir le narrateur François Seurel et Yvonne de Galais, et ainsi ne leur donne pas assez de chair, ne nous fait pas assez plonger dans leur monde. J'aurais aimé les quitter à regret comme de vieilles connaissances mais à cause de tout cela, ça n'a pas été le cas.