Giuseppe Tomasi di Lampedusa nous emmène, à travers l'existence de Don Fabrizio, assister à la fin de l'aristocratie italienne.
L'objectif du roman pourrait ne pas faire rêver. Mais le talent de l'auteur réside dans sa capacité à nous plonger dans l'existence de Don Fabrizio.
En quelques pages nous partageons ses promenades et ses doutes, ses perceptions et ses pensées, et, très vite, sa hauteur symbolisée par sa fascination pour les étoiles et son mépris envers les hommes, leur inconstance, leur bêtise et leur basse cupidité. Et, à travers les pages, nous finissons par partager sa noble tristesse face au fait évident qu'il ne peut rien sauver de son monde, car, malgré l'existence de ses enfants, il reste de toute évidence le dernier de sa race.
C'est donc à une fin de règne, une fin de dynastie, une fin de vie que nous permet d'assister l'auteur. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que Giuseppe Tomasi di Lampedusa y met les formes : son écriture est magnifique. A l'image finalement de don Fabrizio, elle est imposante, noble et sans mensonge. Tout est dit, avec solennité et dorure. En ce sens, la scène du bal est un paroxysme de cette écriture et n'a pas été choisie pour rien quand on choisit de porter l'œuvre à l'écran. Mais se concentrer sur cette scène serait cruel, tant les descriptions de la Sicile sont merveilleuses, au même titre que les jardins, la chapelle...
Friands de belles écritures, n'hésitez pas !