Si tu pensais que les histoires d’amour du XVIIIe siècle se résumaient à des soupirs languissants et des lettres enflammées, Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux est là pour te prouver qu’on savait déjà faire des comédies romantiques avec plus de rebondissements qu’une saison entière de Bridgerton.
L’histoire ? Silvia et Dorante sont promis l’un à l’autre par leurs familles, mais ils veulent tester leur futur conjoint avant de se marier. Donc, hop, chacun a la "brillante" idée d’échanger sa place avec son domestique pour observer l’autre incognito. Problème ? Les domestiques ont eu la même idée. Du coup, tout le monde se trompe, tout le monde manipule, tout le monde s’aime mais ne sait pas qu’il s’aime, et ça donne un ballet de quiproquos digne d’une comédie de boulevard avant l’heure.
Le gros point fort ? C’est du Marivaux, donc c’est fin, drôle, et délicieusement ironique. Les dialogues pétillent comme un bon champagne, et derrière l’intrigue légère, on trouve une vraie réflexion sur l’amour, les apparences et les rapports de classe.
Le hic ? On sent quand même que le scénario est un peu tiré par les cheveux. Personne ne reconnaît la voix de l’autre ? Vraiment ? Et puis, comme souvent avec Marivaux, les personnages passent BEAUCOUP de temps à analyser leurs propres sentiments… ce qui peut donner envie de les secouer pour qu’ils agissent un peu plus vite.
Bref, Le Jeu de l’amour et du hasard, c’est une comédie romantique avant l’invention du cinéma, un festival de quiproquos élégants, et la preuve que les histoires d’amour ont toujours reposé sur des malentendus. À lire si tu aimes les dialogues affûtés, les déguisements improbables et les romances qui prennent leur temps… BEAUCOUP de temps.