Avant de lire ce livre, peut être faut-il le replacer dans son contexte.
L'auteur Stefan Zweig s'est suicidé en 1942, intellectuellement et spirituellement "détruit" par la montée en puissance du nazisme, alors à l'apogée de sa puissance. Toutes ses idées d'humanisme, d'Europe des peuples en paix, réduites à néant.
Il a fui l'Autriche en 1934, bien conscient du danger que représentait le nazisme pour les juifs, mais également pour l'Europe entière.
L'histoire et simple et sans fioritures. Sur un paquebot, le narrateur souhaite connaitre le champion d'échecs du moment, Mirko Czentovic. Un joueur d'échecs prodige mais qui semble également être un parfait rustre, dont l'histoire est contée au narrateur par un passager du navire.
Quoi de mieux pour rencontrer un joueur d'échecs que de faire une partie d'échecs ? Le narrateur use de ce subterfuge et finit par attirer Mirko Czentovic pour une partie.
Un passager, le mystérieux M.B. ne peut s'empêcher d'intervenir au cours d'une partie et permet au narrateur de tenir tête au champion grâce à ses conseils.
Pourtant M.B prétend n'avoir plus joué aux échecs depuis des années et n'être qu'un amateur... Comment est-ce possible ? En découvrant l'histoire de M.B. on se rend compte que l'esprit est prêt à tout pour survivre face à la torture, notamment psychologique...
Cette nouvelle n'est pas un livre sur les échecs, sur la seconde guerre mondiale ou même sur le nazisme, c'est un livre qui illustre l'idéal d'un homme, Stefan Zweig, face à un monstre inconcevable pour lui : la barbarie. La barbarie, capable de briser ce qu'il y a de mieux en l'homme.
Et Stefan Zweig pensait que la barbarie avait gagné.