Je m'étais bien dit que je retournerais faire un petit tour sur Dune un de ces quatre. Et bien voilà c'est fait.
J'ai retrouvé Paul un peu (même franchement) tracassé par l'usure du Pouvoir, les gens qui l'idolâtrent, son Jihad, tout ça tout ça... Alors il se pose tout un tas de question, l'Usul:
Qui suis-je ?
Quand cours-je ?
Dans quel état de sable siège-je ?
Bref il est tout chiffon notre Empereur. Au point que ça en devient presque lourd. Il n'y a plus ce souffle épique et cette quête initiatique. Moins de dépaysement. Moins d'histoire. Mais pas moins d'enjeux. Parce que ce qui se joue dans ce tome est presque plus important pour le cycle de Dune que l'avènement de Paul. C'est le défaut principal du Livre, à mon humble avis. On ne perçoit pas assez, et c'est précisément dû au fait d'être trop centré sur les états d'âme de Paul, l'importance de la géopolitique du pouvoir. Herbert avait tout ce qu'il fallait pour mieux nous faire soupeser les nouvelles forces en présences, les jeux d'alliances, les manigances des grandes familles, etc. Déjà que déboulonner un Empereur c'est coton, alors un Empereur qui voit l'avenir, je vous dis pas. D'autant plus qu'entre un monarque éclairé et un dictateur, la frontière peut être fine.Herbert avait l'occasion de nous raconter une histoire, pas seulement de nous laisser suivre Paul.
Bon après il faut que j'arrête de me titiller le ver des sables, ça reste un putain de plaisir de lire Dune. L'univers est toujours tellement riche que ça en donne le vertige, et puis de toutes façons, de la SF aussi bonne cela reste (très) rare.